tijules01 a écrit:
Si, la question éthique se pose :
- A l'égard du diagnostic pré-implantatoire (c'est à dire permettre de "choisir" un embryon afin que le futur enfant à naître puisse être indemne d'une maladie grave). On peut se dire : choisir empêche la potentialité d'une vie humaine qui, même malade, est digne d'être vécue. On peut aussi se dire que choisir un embryon "sain" permet la naissance d'un enfant en bonne santé qui n'aura pas à souffrir d'une maladie grave et pourra vivre une entière vie humaine sans craindre une mort trop précoce (injuste ?). La pratique permet de guérir, mais cela pourrait aussi être le chemin de l'eugénisme ce qui impose la prudence (mais faut-il interdire une chose morale sous prétexte qu'il y a un risque d'immoralité ?)
pas d'accord, dans la vraie vie, combien d'avortement lorsque l'on diagnostique un trisomique 21 chez une femme enceinte ? à priori, 95 % d'après google. Si on donne au futur parent le choix entre un enfant "naturel" mais qui aura de grande chance d'être malade plus tard, et un enfant "bidouillé" mais qui a toutes les chances d'être parfait, que choisiront les parents ?
On est plus bien loin de "Bienvenue à Gattaca"
tijules01 a écrit:
- A l'égard du bébé médicament : là aussi deux positions qui se défendent.
La première interdit l'instrumentalisation du corps humain (ou de la vie humaine) quelque soit la forme que cela prend (position qui se place dans la perspective du respect d'une règle morale absolue sans dérogation : c'est la vision de la morale de Kant). Il est interdit de choisir un embryon pour ce qu'il apportera à un autre être humain, quelque soit ce que cela apporte..
La seconde est plutôt une visée conséquentialiste : on juge un acte au regard de ses conséquences. ici, il est question de soigner une vie en donnant la vie... Quand on voit le résultat final : des parents donnent naissance à un bébé en bonne santé alors que la fratrie est malade et que cette naissance aurait pu êtretriste si l'enfant avat été malade. Ils appellent leur enfant "Umut-Talha (en turc "notre espoir") et ce bébé permet à sa soeur de guérir d'une maladie grave... Quand on se place dans cette perspective, le résultat n'est pas si immoral, non ?
Vu comme ça, la question ne se pose plus, on ne peut qu'aprouver
